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Crachats d'étoiles

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Dimanche (10/12/17)

La lumière réfléchie par l'incurvation sensible de ta cornée en plusieurs points s'étisse et constellationne.
Ecrit par Kohva, à 08:36 dans la rubrique "".
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Samedi (20/05/17)
Un rêve

J'ai rêvé que je rencontrais un garçon. D'abord on prenait la voiture et on conduisait à deux à reculons : lui appuyait sur les pédales et moi je manœuvrais le volant. Ensuite il a voulu me présenter sa mère et sa sœur, il m'a prévenue de me ne pas avoir peur car elles avaient "un handicap" ; j'ai dit que je n'aurais pas peur mais j'ai poussé un cri de frayeur en les voyant, car en fait elles avaient les paupières des yeux closes et soudées au visage, sans cil. Ensuite, avec le garçon, on a marché très longtemps dans la ville ; c'était une grande capitale, de nuit, les bâtiments ressemblaient un peu à la BnF. À un moment, on est arrivé vers des souterrains : là on a aperçu un gorille qui avait attrapé un ange et qui le jetait par terre pour désolidariser ses ailes de son corps.
Ecrit par Kohva, à 22:59 dans la rubrique "".
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Lundi (01/05/17)
Sans conséquence

Je suis allée jusqu'au bout de l'infinie déception que tu m'inspires.


J'ai creusé à mains nues la tombe de mon indifférence, j'y ai placé ton souvenir et je m'en suis détournée.

Comme on quitte sa chemise le matin, douce, entiédie, parfaitement ajustée aux formes d'un corps à peine réveillé,

Comme on se retourne dans le lit creusé par notre poids, accueillant dans son empreinte le harassement quotidien,

Comme on s'étire, brisant la paix du muscle,

Je me suis défaite de ton affection.


Elle ne me seyait plus.

Ecrit par Kohva, à 10:47 dans la rubrique "".
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Mercredi (15/03/17)
Un enterrement de vie de vieille fille

Il y a quelques temps, je me suis rendue à l’enterrement d’une femme que je ne connaissais pas personnellement. Je n’avais fait que la croiser. C’était la titulaire du poste que j’occupe aujourd’hui. Déjà, je trouvais qu’il avait entre nous de troublants points communs. En plus de faire le même métier, elle était, disait-on, désagréable et passionnée. Le jour des funérailles, en voyant sa photo sur le livret de messe, j’ai eu un coup au cœur : cette grosse femme décatie, le regard en coin, n’était-ce pas moi avec quelques décennies de plus ? J’ai passé toute la cérémonie dans un état second, au fur et à mesure que la coïncidence s’approfondissait. Litanies biographiques : « Elle a passé toute sa vie dans un célibat subi, qu’elle regrettait mais dont elle a essayé de tirer la meilleure part en s’investissant auprès de ses étudiants. » Impression qu’on vient de lire ma rubrique nécrologique. Effarement : je suis cette femme, plus la chance peut-être d’une unique rencontre sans laquelle j’aurais comme elle creusé à mains nues la fosse de ma propre solitude. J’avais l’impression que c’était moi qu’on enterrait. Je m’imaginais avancer vers le cercueil, l’ouvrir et y trouver mon propre corps. J’assistais en personne à mon enterrement de vie de vieille fille.
Ecrit par Kohva, à 16:19 dans la rubrique "".
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Dimanche (12/03/17)
Mathématiques amoureuses

Ô mon abscisse,
tu es l'exacte inverse
de tout ce qui m'a
déchirée
jusqu'alors.
Ecrit par Kohva, à 19:03 dans la rubrique "".
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Lundi (06/03/17)
La face des poupées

Tu sais comme la face impavide des poupées m’a toujours terrifiée. Il m’arrivait parfois de jeter mes poupées contre un mur, de les frapper ou de les secouer, dans l’attente que sur leurs visages sans visage se lise la fureur impotente des victimes. D’autres fois je les berçais, je leur murmurais mes mots les plus doux. J’ai mené cette absurde expérience plusieurs fois, pour vérifier, et le résultat a toujours été le même : nulle inflexion, nul tremblement – pureté du plastique, ferveur inchangée du faux sourire. Et peut-être ce dépit a-t-il fait naître en moi le désir de crémer le cœur d’un autre être vivant, de surprendre sur son visage le moment où la douceur, cette douceur venue de l’extérieur, d’abord étrangère à tout ce qu’il croyait ressentir, s’infuse en lui à son plus grand étonnement, l’imbibe et le dessert jusqu’à faire fondre sa figure de poupée. J’ai voulu voir ses traits se défausser les uns après les autres sous l’effet de la tendresse. Moment très éphémère, bien sûr, avant qu’on se reprenne, que la cire redurcisse, mais sous une autre forme, sous cette structure baroque que prennent les bougies à l’issue de leur incandescence – effondrements liquéfiés et coulures aberrantes –, pour toujours transformée certes, mais incapable de cacher qu’elle fut aimante.
Ecrit par Kohva, à 13:06 dans la rubrique "".
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Samedi (04/03/17)
Xénophobie du souci

Toutes ces petites dérangeations, ce qui picote, ce qui râpe, ce qui grattouille, elles font incursion en nous, prennent place là où place il y a. Pas qu’un déboire, pas qu’un souci. Car le souci pousse, le souci s’étend. Petitapeti on se fait tout petit. On croit que le souci est juste un invité qui s’attarde un peu trop longtemps. On lui sert un dernier verre, en se disant : il va bien finir par partir. C’est l’heure maintenant. Mais le souci, pendant ce temps, il continue de nous empapaouter, en souriant, en discutant, en faisant la conversation. Alors on s’aperçoit qu’il est collé à la chaise qu’on lui a dit de s’asseoir. Le verre qu’on lui a offert fusionne avec ses lèvres. Monstrueux, monstrueux souci. Il s’avachit sur la table, ne fait plus qu’un avec elle, s’écoule sur le sol et vient gargouiller jusqu’à nos pieds. De la glu, il nous enrobe, il s’élève sûr et sirupeux. Bientôt nous ne sommes plus que des momies dans notre propre pyramide. Faut pas en arriver là, non. Dès qu’il se pointe, le souci, vlan. Un uppercut dans le pif. Moi je dis : xénophobie du souci. Si on ne le fait pas pour une raison précise, qu’on le faisons pour nous entretenir. Pour la forme. Gymnastique anti-souci. Et même pour des toutes petites choses, surtout pour des petites choses. Réveiller le voisin qui vous a empêché de dormir. Pincer l’enfant qui a crié dans vos oreilles. Éternuer sans se couvrir la bouche devant celui qui dit des insanités. Enquiquiner les enquiquineurs, par principe, pour se mettre en jambe, parce que c’est tout ce qu’on peut faire. Mais pour répondre au mal, surtout. Car le mal a une existence, il existe comme vous et moi, il existe comme la fleur dehors sur le rosier, comme la sensation d’être mouillé sous la pluie, comme un râteau, comme un vent, comme une beigne, comme des pieds dans le tapis, comme des pieds cassés, comme les pieds devant. Saboter le souci, quotidiennement, à notre petite échelle.
Ecrit par Kohva, à 12:53 dans la rubrique "".
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Jeudi (23/02/17)
Méditation sur la douleur

En vérité je te le dis, il n'y aura personne pour comprendre ta douleur. On te répondra peut-être qu'il s'agit là d'une vision très adolescente, mais c'est tout le contraire. L’adolescent pense que quelqu'un quelque part pourra comprendre sa douleur s'il l'exprime : c'est pourquoi il la dit, il la joue, il la surjoue même parfois. En réalité, et il faut se l'avouer pour entamer le long processus qui mène à la coexistence sociale de ces douleurs, personne n'aime écouter un adolescent se plaindre. Il n'y a rien de plus rébarbatif. Nous sommes peu originaux dans nos afflictions : pourquoi le serions-nous, alors qu'elles se manifestent de façon si lancinante ? Les adolescents ont toujours les mêmes problèmes, et le pire est qu'ils ont raison de les avoir. Ils pensent que personne ne les aime : or qui aime un adolescent ? Le monde entier leur répète qu'ils sont dans une phrase ingrate de leur ridicule existence et qu'ils doivent se dépêcher d'atteindre l'âge qui fera d'eux des personnes dignes de compassion, une fois qu'ils auront renoncé à se lamenter.

A l'âge adulte, donc, nous apprenons à scénariser nos douleurs, afin que nos interlocuteurs les prennent en considération. Nous nous employons à les rationaliser, car nous avons remarqué que la complaisance qu'on leur accorde varie proportionnellement à la gravité des causes auxquelles nous les attribuons. Si tu as eu la chance d'avoir connu un traumatisme majeur, alors il est probable que tu pourras bénéficier d'une oreille un peu attentive. Pour un temps. Car - et c'est une règle invariable que nous apprenons au sortir de l'adolescence - l'expression de la douleur est, à moyen terme, plutôt lassante. Si l'on t'accorde de la sympathie, c'est dans l'espoir d'en voir l'effet concret sur ton chagrin : ne déçois donc pas cette attente, et ne demande pas plus que ta part. Nous découvrons alors que nous pouvons plier notre douleur et nous asseoir dessus, en espérant que notre cul finira par l'éroder. Nous faisons avec elle comme la princesse au petit pois ; elle nous gêne en permanence, mais sans gravité. Nous devenons vivables, en même temps que nous entérinons pour toujours et à jamais son existence subliminale.
Ecrit par Kohva, à 21:19 dans la rubrique "".
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Jeudi (16/02/17)
Sans vaillance ni furie

J’arrive au terme de mon plus long voyage. Et tandis que j'avance sans vaillance ni furie vers le lieu de tous les rendez-vous, je sais que tu m’accompagnes.

Ma mère avait l’habitude de me dire : « Si tu n’arrives pas à dormir, scrute tes paupières. » Le soir, quand tu te coucheras, je serai cette constellation indessinable qui apparaît fragmentée quand tu fermes les yeux. Je serai la tache incidente qui reste dans le champ de vision quand tu rentres d’un lieu trop ensoleillé.

Cette fois, fais-moi confiance pour ne rien laisser derrière moi sinon ce dans quoi je m’incarne.


Ecrit par Kohva, à 20:53 dans la rubrique "".
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Samedi (06/12/14)
Naissances de la révolte

Il fut un jour où tout ce qu'on avait pu me dire, à moi en tant que femme, où tout ce qu'on avait pu sous-entendre, les reniements ; les relégations ; les barrières invisibles dressées autour de la langue ; l'hésitation dans les postures des mains ; la conscience du double regard, permanente et affreusement lucide ; la conscience d'être un corps fait pour le plaisir des autres alors que le plaisir de soi se terre comme une masse inerte qu'on tapoterait du bout d'un bâton pour vérifier qu'elle est encore vivante ; les petits meurtres intimes laissés sur ma carcasse ; les condescendances ; les imprécations ; bref, il fut un jour où tout cela forma une espèce de boule comme celle qu'on roule dans la main pour faire la cuisine. Et j'étais cette boule que je pétrissais, que j'enrobais, dont j'amalgamais le sentiment de renégation, car pour Sisyphe il n'y a pas de meilleure arme que de devenir son rocher.

Un jour d'après, je pris conscience que ma colère était mon âme dont j'avais perdu l'emploi, et qui s'était manifestée sous cette forme de telle sorte que je ne la remarque pas. Je la cherchais au centre, tandis qu'elle s'était déposée tout autour. Dès lors je l'acceptai et je m'en parai.

Le jour encore d'après, cette décision fut mal comprise. On me dit de me délester de ma colère comme d'un vêtement d’apparat. J'entends d'ici dire les fous du roi que ma nouvelle conscience me va mal au teint. Pourtant, le fait d'avoir pu relire ma vie passée au prisme de l'injustice lui a donné cette foi qui avait tant manqué jusque dans la considération de ma vertu. Le jour qui finissait, je compris que le respect était l'autre nom de la colère qui était l'autre nom de soi.

Ecrit par Kohva, à 02:13 dans la rubrique "".
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