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Tirs croisés

Au commencement, il y a Bruxelles.

Bien sûr, ce n’est pas un vrai commencement, d’ailleurs pour preuve aujourd’hui est quelque chose. Mais si mon esprit était un objet lancé dans l’air, sa vitesse se nommerait Bruxelles.

La vitesse, ce sera quand je courrai vers la Gare de Gallieni en orange vif parce que j’ai décidé qu’orange serait mon thème pour la soirée. Ce sera mes lunettes de soleil rondes, la balafre dessinée au feutre sur la paupière de Tiphaine, et que tant de gens regardent d’un œil intrigué comme une mutilation de guerre, ce sera le bus que je vais soit avoir de justesse soit rater de justesse, ce sera la soirée passée à étiquette de leur pseudonyme les gens qui viennent à la fête.

La vitesse a commencé quand j’ai rendu ma copie du cg, j’étais la dernière de la salle. Un des surveillants racontait une blague à un autre, ça les faisait rire. J’ai rit aussi en rendant les papiers - une sorte de contagion. Et le rire a fait démarrer quelque chose dont Bruxelles n’est que le premier point.


J’ai la manie stupide de croire aux multiples naissances et aux enfers. Les multiples naissances sont de pièges à espoir, parce que quand rien ne va, vous signez pour un nouvel embryon de vie. Quand cet embryon ne vous convient plus, vous le bazarder à nouveau, comme une croûte qu’on gratte pour rouvrir la blessure. Les multiples naissances vous empêchent de faire cicatriser les problèmes. Elles sont une délicieuse solution de facilité qui vous fait croire que vous pouvez indéfiniment recommencer votre vie.

Comme une mauvaise pub : ça va pas ? C’est pas grave. Renaissez.

Nos enfers, c’est autre chose.

Nos enfers sont à notre goût. On les critique comme un gourmet commente un plat. Nous sommes des gourmets des enfers. Nous les savourons mieux que personne. Nous sommes bêtes. Nous sommes exigeants sur la souffrance.

Je ne sais pas expliquer plus.

Juste que la dernière fois je suis tombée sur le blog d’une jeune femme enceinte, qui parlait de son « nid douillet » avec son « chéri », en mettant des photos de sa joli maison très cosy, proprette, avec des objets un brin kitsch, ceux dont on rit en disant « ah oui, ils sont un peu cons, mais bon voilà ». Elle parlait de « bébé » qui allait naître là-dedans, bébé heureux, bébé cosy, bébé propret, savon – hochet - amour. Gouzigouzi le bébé. Gouzigouzi la belle vie, la vie souhaitée, la vie rêvée des hommes. Réalisée comme par la baguette magique d’une fée : dans la lumière et dans la paix, un paradis ready-make. Tu y as aspiré, tu y es arrivé.

Moi j’ai commencé à pleurer convulsivement en lisant tout ça. Gouzigouzi les larmes, les hoquets de rage.

Je dis donc, je crois à nos enfers. Ils nous vont très bien au teint.


A un moment, beaucoup de gens autour de moi se faisaient les apôtres du petit-détail-qui-rend-la-vie-jolie ;  "j’ai ri avec mes amis, je me suis allongée sur la pelouse et j’étais pleinement heureuse, je porte des vêtements de couleur", tout ça. Ils prêchaient la gaieté comme une religion.

J’aime tout ça aussi. Mais maintenant je ne m’en ferai plus l’apôtre. Anesthésiez-vous avec vos rires, vos gazons et vos bariolages, je n’ai plus besoin de ça pour être heureuse.

Le bonheur ce n’est pas Bruxelles, mais le bus qui part à Bruxelles.

Alors je recommence:
au commencement, il y avait le départ.

Ecrit par Kohva, le Mercredi 16 Mars 2005, 19:22 dans la rubrique "".