Virgules
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Abraham a dit
Je jouais du piano nue sous sa vieille chemise, en déchiffrant laborieusement du Bach, pendant qu'il essayait de faire la cuisine. Ca ne ressemblait à rien et je me sentais apaisée.
C'est rare, l'apaisement. Des-fois-souvent, j'ai l'impression d'une fêlure qui se baladerait quelque part, et dont on testerait ses pieds nus contre les bords, juste pour vérifier. Il m'arrive d'avoir le vertige dans les escalators du rer, et je me dis que tout va bien. Et puis maintenant j'ai un pass navigo qui me permet d'avoir l'air très sûre de moi aux portillons, avec le petit voyant vert qui me salue au passage. Même quand ma main tremble, le petit voyant vert s'allume toujours de la même manière.
Tout va bien.
Chez lui, le soleil giclait dans la pièce, malgré l'écharpe noire pendue à la fenêtre, celle que j'avais traînée dans mon sac et qui formait une boule molle et rassurante contre mon bras, dans la gare.
Je ne sais jamais comment dire ce que je voudrais dire ici.
J'ai de grands moments d'apaisement, des plages de douceur qui s'étendent dans ma poitrine comme des nouveaux poumons. Entre lui et le piano, il y avait un monde rassurant qui se balançait, et dans lequel j'entre tout doucement. Et d'autres fois, je fais une crise d'angoisse, comme ça. En ce moment j'ai des cils, ils sont très longs, je n'en avais pas eu d'aussi longs depuis huit ans. Je ne suis pas encore habituée, j'ai l'impression d'avoir des paquebots au bout des paupières.
Ecrit par Kohva, le Dimanche 4 Septembre 2005, 00:05 dans la rubrique "".
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Kassidy
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Contente de savoir que tes cils sont revenus (:
Que l'apaisement perdure ^^
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à 17:16