Crachats d'étoiles

Je boucle la boucle.
Dans le fauteuil roulant (qu'on maniait très vite, ou peut-être que j'étais encore au ralenti), je me suis dit plusieurs choses.

- Que je ne pardonnerai pas. A ce niveau-là de fin du monde, pardonner c'est mourir, c'est se nier. Il arrive un moment où on doit continuer à haïr pour pouvoir avancer, où les trocs pardon-rebelotte ne marchent plus.
- Que j'étais quelqu'un de fort. La faiblesse c'est pour les chiens. Non pas que je me sente chienne, mais les idéaux canins sont faits pour ceux qui les veulent. Et je crois que je suis devenue plus dure, dans la lignée des choses; je l'ai toujours été (ça faisait grimacer les gens depuis lontemps), mais là j'ai compris que ma dureté était un joli bagage, une jolie chance.
- Que je saurai trier mes amis. J'ai jeté mes répertoires à la poubelle, effacé la carte Sim de mon portable, dégraissé drastiquement msn. Il n'est resté que lui, au milieu du reste en décomposition, parce que je savais que je pouvais lui faire relativement confiance. Ca tombe bien, je m'en vais le rejoindre.



Dans la chambre des Enfants Terribles, il y a ce buste tout décoré de moustaches et, tracé sur le miroir en lettres d'enfant: "Le suicide est un péché mortel."