C'est peut-être une tendance un peu fascinante qui dormait en latence sous prétexte qu'elle n'avait pas droit de cité au pays des c'est-mieux-que-rien : j'ai... recontextualisé (en fait, le mot sonne violent aussi) de nombreux commerces dont la portée me semblait pourtant évidente, et qu'une vague de... tendance-Alceste a fini par éreinter. Ouais, j'avoue, je l'ai jouée un peu Alceste. Soudain, toute marque de vanité et d'auto-gloire m'est devenue étonnamment insupportable.

Le changement s'est fait quand mon auto-gloire à moi, non contente de larver à l'état de gangrène depuis des années, s'est déclarée sous la forme d'une ridicule histoire d'épaisseur. Si ce n'était pas un jeu de mots indécent, je dirais qu'elle s'est incarnée : et le fait d'avoir vu, dans les chairs concrètes, une aussi grotesque passion, me l'a fait haïr sous toutes ses formes moins solides.

D'où une intolérance systémique pour tous les gens avec qui on ne peut pas être laid en étant tranquille.

Je me souviens assez bien du jour où (je devais avoir commencé à abandonner mon prérogatives corporelles entre 5 et 7 unités) je l'ai croisée dans la rue et l'une m'a dit : " Tu t'es transformée en bonasse".

Après coup, j'ai trouvé cette phrase d'une vulgarité sans pareille.
Mais je crois que c'était plus à cause du "transformée" que du "bonasse".

Peu importe, j'aimerais bien que cette vague d'intolérance arrive à son terme, ce serait plus viable. Un peu de sympathie et regarder les vanités fleurir comme des pièges à mouche.

- En vérité, je suis plus douce que quand je m'exprime ici...

Crachats d'étoiles