Mais mon Diable de quoi j'ai l'air? Je sers à rien du tout...
[Conséquences et suite d'hier - pardonnez le pathétisme]
Je sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise journée. Je sais juste que j'ai fait une connerie. Lâche, lâche et folle, lâche et folle et abîmée... Je sais aussi que je ne peux plus les supporter. 'Va bien falloir que je fasse quelque chose. Je me dis que l'année prochaine.. l'année prochaine ce sera différent... J'ai de l'espoir. Oui, j'en ai encore. Beaucoup. Sinon je pense que je ne serais plus là...
Mon espoir, c'est ma Julia. Elle est formidable. Chaque fois que je suis avec elle, même quelques minutes, je me sens de de nouvau heureuse. Oui, heureuse, de ces bonheurs stupides qui n'ont pas besoin de se justifier... Juste heureuse.
Ma Julia, c'est ma raison de vivre...
Eux, c'est le contraire. Eux, je les hais. Les médecins disent qu'un nouveau-né ne peut pas haïr spontanément. Il ont regardé dans le cerveau les zones qui travaillent quand on hait quelqu'un, etc... et ils ont observé qu'on ne peut pas haïr avant 3 ans. La haine est donc un apprentissage typiquement humain.
J'ai mis longtemps à me persuader... que j'étais pas née en monstre... que c'est eux, et eux seuls qui m'ont rendue comme ça. Je sais pas comment je vais affronter une partie d'eux demain. Ma Julia m'a dit que je le peux... Ouais peut-être. Parce que quand ma mère se met à gueuler en me tapant dessus, j'arrive à lui faire face. Et pourtant, quelques secondes avant, je m'en sens pas capable: c'est dans l'action qu'on y arrive. Donc, eux, je peux, je peux, je peux. S'ils me font mal encore, je presserai un peu plus les doigts sur les bords de ma couronne.
Pas vrai que je peux? Dites, dites...
'Fin bon, je remâche ça depuis des jours, disons qu'aujourd'hui ça a pris des proportions assez dangereuses, une sorte d'"apogée"... J'en foutu un coup de poing dans la figure d'une d'entre eux. Ca a fait bizarre de sentir son visage exploser son mon poing... Et puis le sang sur mes doigts, sur ses joues, son hurlement et les bruits des autres qui se précipitaient pour nous écarter... Je garde que des souvenirs flous et distendus de ce moment. En même temps, je suis contente. Si on est arrivé au sommet de la haine, on ne peut que redescendre. Enfin, enfin. Espoir, espoir.
Pas vrai que je vais vivre? Dites, dites...
Je vais:
- arrêter d'avoir des insomnies
- arrêter de faire des cauchemars
- arrêter d'entendre des truks bizarres la nuit
- arrêter de m'arracher les cheveux
- arrêter de me couper
- arrêter d'angoisser
- arrêter de fuir les Autres
Sept choses, sept c'est un chiffre porte-bonheur, dit toujours ma mère en allumant la Ménorah...
Sept jours, comme dans la Genèse. Et le septième jour, Dieu put enfin se reposer...
à 19:37