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Xénophobie du souci

Toutes ces petites dérangeations, ce qui picote, ce qui râpe, ce qui grattouille, elles font incursion en nous, prennent place là où place il y a. Pas qu’un déboire, pas qu’un souci. Car le souci pousse, le souci s’étend. Petitapeti on se fait tout petit. On croit que le souci est juste un invité qui s’attarde un peu trop longtemps. On lui sert un dernier verre, en se disant : il va bien finir par partir. C’est l’heure maintenant. Mais le souci, pendant ce temps, il continue de nous empapaouter, en souriant, en discutant, en faisant la conversation. Alors on s’aperçoit qu’il est collé à la chaise qu’on lui a dit de s’asseoir. Le verre qu’on lui a offert fusionne avec ses lèvres. Monstrueux, monstrueux souci. Il s’avachit sur la table, ne fait plus qu’un avec elle, s’écoule sur le sol et vient gargouiller jusqu’à nos pieds. De la glu, il nous enrobe, il s’élève sûr et sirupeux. Bientôt nous ne sommes plus que des momies dans notre propre pyramide. Faut pas en arriver là, non. Dès qu’il se pointe, le souci, vlan. Un uppercut dans le pif. Moi je dis : xénophobie du souci. Si on ne le fait pas pour une raison précise, qu’on le faisons pour nous entretenir. Pour la forme. Gymnastique anti-souci. Et même pour des toutes petites choses, surtout pour des petites choses. Réveiller le voisin qui vous a empêché de dormir. Pincer l’enfant qui a crié dans vos oreilles. Éternuer sans se couvrir la bouche devant celui qui dit des insanités. Enquiquiner les enquiquineurs, par principe, pour se mettre en jambe, parce que c’est tout ce qu’on peut faire. Mais pour répondre au mal, surtout. Car le mal a une existence, il existe comme vous et moi, il existe comme la fleur dehors sur le rosier, comme la sensation d’être mouillé sous la pluie, comme un râteau, comme un vent, comme une beigne, comme des pieds dans le tapis, comme des pieds cassés, comme les pieds devant. Saboter le souci, quotidiennement, à notre petite échelle.
Ecrit par Kohva, le Samedi 4 Mars 2017, 12:53 dans la rubrique "".