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Retenue par un fil / Au bord du coma?

Il n'y a pas trente-trois milles évidences. Il y a une fracture.

Je ne dis pas qu'elle est grossière - elle est même infinemment fine - mais je la sens. Et ça, on ne peut pas le nier.

Il m'arrive de me réveiller au bout milieu d'une rue et de m'apercevoir qu'on me parle, ou qu'une voiture passe, et j'ai toujours un temps de retard, comme s'il y avait un train mal agencé dans ma tête, une dictature du vide. Je passe et je ne suis pas vraiment là. De quoi me faire enrager. La dernière fois, je faisais le même geste mécaniquement, sans y penser, quand J. a plaqué sa main sur la mienne pour empêcher le mouvement, j'ai sursauté, mes yeux ont eu du mal à rendre mon champ de vision moins flou, je devais avoir l'air hébété.

Je ne dis pas que ça n'arrive qu'à moi, vous avez d'ailleurs sûrement déjà vécu ça. Mais ça m'arrive un peu trop régulièrement.

Je suis fatiguée, dans mes mondes, je fais beaucoup de fièvre dès qu'on me contrarie un peu, je décroche, c'est insoutenable: parlez-moi je ne vous entends pas, frappez-moi je vous sens à peine, j'écoute le début et la fin de vos phrases, j'ai l'absence dans les veines, la perdition en intra-veineuse, je peux marcher des heures au hasard des rues, je peux disparaître pendant plusieurs jours, je peux 'estar' sans 'ser', je fais des efforts incroyables pour être présente et ça ne rime à rien.

En langage courant, on dirait "Tiens, c'est une fille perdue".
La petite Audrey est demandée à l'accueil, je répète, la grande Audrey est demandée à la réalité, je repète.

Longtemps, on m'a fait croire que tout ça n'était qu'un stupide effet de mon imagination, que je m'imaginais ce décalage, parce que j'étais jeune, et puis un peu tête en l'air, un peu distraite, mais c'est mignon comme défauts ça, et puis ça s'estompera.
Bande d'incompétents des constatations, je vous hais de m'avoir sorti ce genre de mensonges: moi je la sens bien, la fracture, ce n'est ni douloureux ni violent, ça ne m'écartèle pas ne me projette nulle part, mais ça ne sert à rien de la nier. C'est aussi simple que d'ouvrir les yeux dans la rue, et de constater "Je suis dans la rue et pourtant je n'y suis pas vraiment."


Un jour, Chloé m'avait fait faire un espèce de jeu. C'était à Paris, en juin, ou juillet peut-être, bref il faisait incroyablement beau, on était à la terrasse d'un café gay du Marais, et Tiphaine buvait un monaco très mousseux. Je disais donc, un jeu qui consistait à écrire tous les mots qui nous passent par la tête, puis à faire des associations d'idées pour en réduire le nombre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'en reste que deux. J'avais un pull rouge vif et les cheveux très roux à cause du soleil.
Les deux mots qui me restaient, c'était fil et coma.

Je suis vivante! Je suis vivante! Je suis vivante!
[C'est Caligula qui hurle ça à la fin de la pièce, sauf qu'il le dit qu'une fois, et puis il meurt quand même.]

Ecrit par Kohva, le Lundi 18 Avril 2005, 16:47 dans la rubrique "".


Commentaires :

  Ermith
Ermith
13-05-05
à 00:13

[On s'était fait virer à cause des happy hours, ça avait beaucoup fait rire Jeremy]

Je sais qu'il faut pas

Mais moi

Je les aime tes absences.

 

L'impression de te retrouver un peu plus à chaque fois.