Crachats d'étoiles

Je me suis perdue en vélo dans la Zone Industrielle d'Antony. C'était la nuit tombante et il n'y avait déjà plus personne. J'ai du mettre mon phare arrière, mais il ne servait à rien, parce que j'étais déjà habillée toute en rouge, et sous les lampadaires on aurait dit un grand cri de guerre qui se baladait bicyclette. Toutes les entreprises se ressemblaient, à part les noms sur les enseignes, reliées par les arrêts équilatéraux de bus inexistants.

Quand je suis tombée, le rouge de mon vélo et de mes vêtements a contaminé mes mains.


Ca m'a rappelé le rouge du don de sang que j'ai refusé pour cause d'hostilité générale envers le corps médical (il a suffi que je parle deux minutes avec le responsable du don pour avoir envie de lui éclater le crâne, car, au cas où vous ne le sauriez pas, il ne faut ni faire l'amour ni manger [qui sont pourtant les deux pôles les plus interessants du système terrien] parce qu'après on Meurt du sida ou de maladies cardio-vasculaires.)

(Pour les médecins, tout le monde Meurt et personne ne meurt, ils ne distinguent plus l'un de l'autre, ils ont perdu tout basicité devant la mort. Et au fond, ils me dégoûtent car leur rapport au Rouge est trop biaisé).


Le lendemain, P., qui sera mon ami pour des jours et des jours, m'a fait une bénédiction pour me protéger du rouge. J'espère qu'elle marchera.







Amen toi-même.