Mes colocataires pensent que l’abus d’Actifed et de Fervex a
augmenté significativement mes "absences". Mais ils le prennent
avec affection, je suis leur coloc’ évaporée, celle de la première chambre à
gauche.
Pourtant, le sentiment d’irréalité n’a jamais été aussi
présent. Plus le temps passe, et plus je suis confortée dans cette impression
que l’espace peut se froisser, et qu’il est à peu près aussi ridicule de
s’adresser à un collègue qu’à sa cafetière.
J’ai couru à moitié nue dans Paris, mangé une de ces glace
en forme de fleurs qui sont si prisées dans la rue Mouffetard en racontant à P.
les détails de cette mascarade.
Mes parents ont supprimé ma chambre, sûrement influencés par
les émissions de Valérie Damidot. Au passage, Valérie, merci d’avoir accéléré
avec tes trips de décoratrice hystérique mon éviction du domaine familial.
Je possède maintenant une petite chambre étudiante, fenêtre,
double chauffage, une télé merdique refilée par mon oncle sous couvert de
"bonne affaire" (sale juif), un cactus Ikéa qui s’obstine à
agoniser depuis septembre.
Je convive, pour mon plus grand bonheur (de tout cœur,
vraiment) dans un appartement 3 pièces situés au croisement de deux autoroutes,
avec un chat en chaleur toutes les deux semaines (sale chat, je t’aime), et des
posters de femmes à poil dans les toilettes.
Beaucoup de maisons pour si peu de réalité, en fin de compte.
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Ecrit par Kohva, le Mardi 24 Mars 2009, 02:46 dans la rubrique "".
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